"Un jeu précis et articulé aussi musical que nuancé."
Philippe Depetris "La Musique reine", NICE-MATIN Mai 1994
"Une des meilleures harpistes de sa génération (...)
Sa sonorité ample et chaude alliée à une technique sûre et une musicalité naturelle la placent parmi les jeunes artistes de l'avenir."
Marielle Nordmann, 1994
"Une technique de haut niveau ainsi qu'une musicalité naturelle. Son assiduité fait d'elle une des meilleures de sa génération."
Catherine Michel, 2000
LA JOUEUSE DE HARPE
"Royal, ensorcelant et tangible"
Laurinda Alves, O Publico 26/03/2000
"Cérémonie spéciale de remise de décorations par le Président de la République du Portugal, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme" - Palâcio da Ajuda, Lisbonne, en présence de Madame Simone Veil.
La soirée commença par une cérémonie solennelle et émouvante et puis on annonça la joueuse de harpe. Elle entra en silence, salua d'une révérence discrète le Président et les hôtes de la soirée et attendit qu'on lui apporte sa harpe. D'un geste élégant elle régla la hauteur de son siège, puis prit place et inclina la harpe vers son cou. Le public, suivait immobile et attentif ses mouvements délicats.
Infiniment concentrée, elle fit avant de jouer une suite de gestes, les doigts posés sur les cordes. Comme si, avant d'être jouée, la musique se dessinait dans l'air. Détachée de tout ce qui l'entourait elle fit alors sonner les premières notes de musique et tous furent saisis par le son qui s'éleva de cette harpe céleste.
Avec la délicatesse d'un ange, Stéphanie Manzo ébaucha un sourire, inclina légèrement la tête contre son épaule et abandonna son âme. Elle jouait de façon prodigieuse et nous étions tous sous le charme du subtil mouvement de ses doigts, de l'harmonie des sons et de la magie d'un instrument d'où la musique s'échappe et se tisse tel le fil du métier à tisser.
Ce n'est par hasard que nous associons le ciel au son de la harpe. Ce n'est pas par hasard que nous représentons les anges comme des petits êtres potelés aux boucles blondes, assis sur des nuages de coton et jouant sur de petites harpes. Il est impossible de rester insensible à une sonorité si pure, si lumineuse et en même temps si intense et si élaborée. La manière complexe par laquelle les doigts extraient des sons différents de chacune des cordes qu'ils touchent, l'élégance de la harpe elle-même et l'abandon total de soi exigé du musicien relèvent d'une combinaison extraordinaire impossible à décrire.
Hypnotisants, la musique et l'instrument charmèrent le public et obligèrent à un silence dévot que personne ne se risqua à briser. Même pendant les pauses. Transportés dans un autre monde, nous étions bercés par ce son magique, par cette vision de Paradis au dessus duquel bientôt nous planions.
Détachée des émotions qui traversaient le public, la joueuse de harpe écoutait sa musique, dansait imperceptiblement avec elle et accompagnait chaque son épuré de ses poignets fins comme des tiges de lys. L'intimité avec laquelle elle jouait d'un instrument tout à la fois puissant et délicat donnait une illusion de facilité, l'impression que la harpe est à la portée de tous. En vérité, très peu sont doués pour cet art.
Jouer de la harpe est très difficile et commence d'abord par une correcte position du corps que l'on doit maintenir en permanence en équilibre instable de la première à la dernière note. La harpiste doit créer une tension physique capable de soutenir l'instrument et en même temps appuyer ses pieds sur les pédales et dégager les bras et les mains pour jouer. Vus du public, les gestes de cette harpiste étaient si fluides, si naturels et si légers que tout paraissait spontané. Pourtant, il est facile d'imaginer les heures de travail, le terrible inconfort physique et la précision nécessaire afin d'extraire chaque note de ce magnifique instrument.
A la différence d'un joueur de guitare par exemple (autre instrument à cordes) qui a la possibilité de regarder ses mains pendant qu'il joue et en quelque sorte de visualiser la façon dont sa musique évolue; pour le harpiste c'est extrêmement plus compliqué, à cause de l’angle vertical de l'instrument et du nombre de cordes qui rendent cette visualisation quasi impossible.
Les mains se meuvent avec sensibilité sur les cordes et tout. en elles fait la différence. La texture de la peau, la taille des mains, le dessin des ongles et la forme des doigts influencent la qualité du son. En fait, la structure même des mains est déterminante pour cet art qui exige des doigts effilés, fins et délicats. Stéphanie Manzo, la harpiste de ce début de soirée solennelle du Palâcio, se souvient d'avoir commencé à rêver de jouer de la harpe dès l'enfance, car elle était fascinée par les légendes de la mythologie grecque. Elle avait sept ans alors et aimait tout particulièrement le dieu Apollon et sa lyre. Elle voulut tant lui ressembler et son dévouement et son talent furent si grand que, 20 ans plus tard, elle se révèle être une véritable déesse. Royale, ensorcelante et tangible.
Pour notre plus grand bonheur, nous simples mortels !!"